J'ai passé une grande partie de mon enfance en Mauritanie. Cette expérience m’a beaucoup marqué et inspiré dans mes œuvres. Entouré de dunes à perte de vue, ce sentiment de liberté infinie m’anime encore aujourd’hui et est source d’inspiration.

J'ai commencé à dessiner dès mes 12 ans, à la recherche de formes à créer. Mais c’est à travers la musique que je tire principalement mon inspiration. Issu d’une formation aux techniques du vitrail à Chartres, je commence ma carrière en faisant de la restauration de monuments classés. Mais cela ne me comble pas car il n’y a aucune place pour la création. C’est alors que je me tourne vers la peinture. L’architecte Victor HORTA, l’un des principaux acteurs de l’Art Nouveau en Belgique, a beaucoup influencé mon travail, le vocabulaire architectural de ce dernier étant basé sur la ligne courbe. Ce qui me touche, ce n’est pas les œuvres de l’artiste, mais bien son parcours personnel et émotionnel.

C’est uniquement dans mon atelier, épuré de mes précédentes toiles, Depeche Mode en fond de son, que je peux créer, à partir d’une page blanche. C’est en étant bercé par leur musique futuriste, transcendé par la voix profonde de Dave GAHAN et la voix cristalline de Martin GORE, sur des sons sourds, métalliques et saturés, que je retrouve cette même sensation de moi enfant, au milieu du désert, où je me sens infime face à une telle immensité. Crayon à la main, je commence alors des dessins sur papier blanc, directement sur le sol de mon atelier, afin d’ôter ce sentiment d’enfermement que peut m'apporter un bureau. Ce n’est que dans un second temps que je commence le travail sur toile avec les couleurs. Dans chacune de mes peintures se cache un équilibre, mais également une énigme. Devant une toile, je recherche, crée, invente, sans jamais recommencer ce qui a déjà été fait, gardant toujours ce mystère présent, que chacun est invité à trouver. Chaque œuvre possède son propre univers, tout en appartenant à l’ensemble des séries créées.

Mes toiles n’abordent pas uniquement le sujet de l’être humain mais plus généralement de la différence et de l’unité de l’être vivant, sur un fond de toile uniforme, exprimant ainsi l’effet de vide. C’est uniquement lorsque je me sens bien, que je prends pinceaux et spatules pour créer. Mes œuvres ne s’intègrent ni dans le temps, ni dans l’espace. Les séries de toiles abordent le thème du droit de l’être vivant dans son ensemble, à travers un œil extérieur. Les personnages de mes toiles ne sont pas que terrestres, pouvant ainsi être transposés à un autre monde. On y retrouve également l’union du masculin et du féminin, à force égale, équilibrée, unique.

Je pose l’importance de l’équilibre d’un tout, de la création de la vie à l’épanouissement de chacun.